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  • Photo du rédacteurVirginie Simona

Pourquoi j’ai jeté toutes mes certitudes à la mer

Dernière mise à jour : 25 août 2021

Pour ceux qui dormiraient sur une île déserte à l’ombre d’un palmier depuis 2019, nous nageons en pleine marée pandémique. C’est la seule certitude qui sera énoncée dans ce texte. Et alors que je prends le clavier pour souligner mon vertige, alors que les débats sur la provenance du virus perdurent (est-il sorti du slip d’un chercheur tête-en-l’air ou de la bouche d’un dragon chinois ?), la médecine et la science s’attellent à sauver des vies.


Pour le sauvetage, les bouées sont inutiles : le traitement est (a priori) inexistant mais des vaccins sont prêts à immuniser les plus riches. Des mois qu’on oblige donc la population hexagonale à consentir aux bénéfices d’un vaccin qui, nous répète-t-on avec la douceur d’un dictateur soviétique (j’ai le droit d'exagérer je vis à Marseille), sont bien supérieurs aux risques. Je veux croire en cette affirmation, parce que je ne suis ni médecin, ni statisticienne, ni particulièrement friande de polémiques sur un sujet que je maîtrise autant que l’arithmétique modulaire (censée étudier « l'ensemble des classes de congruence des entiers relatifs modulo un entier donné »). Voyez.


J'ai toujours cru à la pertinence de la vaccination. Parce que j’ai admiré Pasteur et ses confrères, et que la rage ou la coqueluche ne sont pas des activités amusantes, même quand il pleut dehors. Je crois donc à l’efficacité des vaccins de « Big Pharma » pour atténuer la transmission et les symptômes de la COVID (et augmenter pareillement leurs chiffres d’affaire). J’y crois mais.


Des experts rappellent quotidiennement que nous connaissons mal l'évolution du virus, que nous ne discernons que partiellement ses effets, bref, que la Vie est instable et l'avenir aussi incertain que la pluie sur la Bonne Mère. C’était déjà vrai pour la pilule, et tant d’autres traitements qui ont changé notre existence : nul progrès ne va sans risque ! Le vaccin est donc la solution élue mais pas LA solution absolue. La solution absolue (au regard du désordre qui prédomine et des variants qui varient mieux qu’une chanson de Christophe Maé) ne semble exister que dans les rêves d’un naïf qui aurait forcé sur la marijuana.


La croyance n’exclut pas la possibilité du doute. Voilà pourquoi les vaccinés intolérants, les non-vaccinés despotiques, bref, les tatoués de certitudes jusqu’au trou de balle, me désespèrent. Pourquoi se perdre en posture radicale, en dictature du non ou en tyrannie du oui, alors qu’aucune solution miracle n’existe, alors que la maladie comme les effets des vaccins restent, à cette heure, incomplètement connus ? Porter systématiquement le masque en intérieur continue a priori d’être une barrière efficace (sauf s’il est tricoté à grosses mailles), ne pas sucer les poignées de portes aussi.


Et au risque de perdre les idéalistes ou ceux qui ne souhaitent pas voir l’humain tel qu’il est : vacciné ou non-vacciné, chacun ne pense t-il pas, chacun n’agit-il pas, que pour lui-même ? On irait donc se faire vacciner pour la France ? Pour soi oui, ses plus proches oui (dans le cas où le virus fait davantage peur que le vaccin). Chacun agit (sauf grandeur d'âme et il y en a de grandes) selon son intérêt propre. Le vaccin vaccine aussi contre le rejet aux portes des avions et des restaurants, ne l'oublions pas...Aussi, n’est-il pas méchamment simplificateur d’opposer l’individualisme et le complotisme des non-vaccinés à l’altruisme et au prétendu sens démocratique des vaccinés ? Inutile de se mettre l'enfer, on ira tous au paradis.

La gestion de crise implique des solutions urgentes et je n’aimerais pas être à la place du gouvernement aujourd’hui. Notre Président se donne du mal pour que Jean-Pierre aille consommer dix clopes et 5 pastis en terrasse en étant assuré de la sobriété virale de ses voisins comme de la sienne, merci beaucoup. Mais j'ai peur qu'il se soit donné peu de mal pour augmenter le nombre de lits dans les hôpitaux ces dernières années. Dans ce contexte, pour ce qui est du « pass », je continue de m’interroger : ne devrions-nous pas le passer aux sanitaires et tirer la chasse d’eau ? Ou vaut-il mieux attendre joyeusement la micro-puce sous-cutanée qui autorisera (un jour) à manger dans un restaurant où l’air pur sera payant* ?


Et je le dis en passant, pendant qu’on prend sa dose (de QR code et de bières fraîches), il pleut au sommet du Groenland.


*https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2015/12/15/en-chine-l-air-pur-est-payant_5991663_4832693.html

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